Mardi 22 juillet
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/Juil
15:59
Ce n'était pas une prison mais ça y ressemblait fortement.
Le personnel était sinistre mais je me devais de faire quelque chose pour mon amie d'enfance.
Ce ne fut pas aisé de la retrouver mais je finis par y arriver.
Bien sûr, je dus téléphoner plusieurs fois à ce Kassim, cette merde avec laquelle Charlie a pu fricoter. Bien sûr, cette merde m'a menée en bateau tout le long : il refusa de me livrer l'information par téléphone, il me força à venir la chercher chez lui. J'ai dû subir son long monologue sur ce qu'il a fait pour Charlie, sur l'incorrection de ce que j'ai pu entendre par ailleurs.
Il ne m'a pas dupé une seule fois : je suis forcée de subir sa propagande mais pas de la croire. Mon but étant de retrouver Charlotte et y arriver nécessite quelques sacrifices qui ne me coûtait que l'amertume que je ressentais chaque fois que j'allais le voir et le sourire de façade qui me crispait le visage.
Il me fallut bien deux mois avant qu'il ne me dise où Charlotte était détenue. Deux mois à subir sa litanie plaintive et horripilante.
Ça un caïd ? Une lavette oui !
Comment Charlie a-t-elle pu céder à ce machin, ce truc tout juste bon à se plaindre, cette chose faiblarde dont le physique de géant faisait plus penser à un nounours fatigué et has-been qu'à un chef de gang impitoyable ?
En plus, ce minable osa me demander de lui donner des nouvelles de sa Charlotte. Il faisait plus penser à un loser amoureux qu'à un proxénète.
Putain, qu'elle est conne !!!
Méritait-elle réellement tous les efforts que je fais pour elle ? Après tout, elle avait toutes les cartes en mains pour s'en sortir à tous les niveaux.
Bon, d'accord : lorsque je la vis apparaître devant moi dans son pyjama, ma rancoeur tomba aussitôt.
Quel choc ! Amaigrie, le teint crayeux et le visage cerné comme si c'était un cadavre ambulant, elle n'avait plus rien de cette fille douce et adorable que j'ai connue au sortir de l'adolescence. Elle inspirait la pitié et la peur. Ce corps dégingandé a visiblement été essoré par les abus en tous genre : ceux qu'elle a initiés et ceux qu'on lui a fait subir. Comment ce petit bout de femme détruit a-t-il pu survivre à tant de déchaînement de violence aussi longtemps ?
Sa démarche était sans assurance et une infirmière dût l'aider à s'asseoir sur une chaise roulante en face de moi.
Comment as-tu pu sombrer Charlotte ?
Elle ne réussit pas à articuler un mot et deux heures après, je dus repartir bredouille ...
Il fallut bien la visite suivante avant qu'elle ne puisse articuler un mot ...
Après quelques jours et plusieurs visites, je finis par reconstituer tout ce qu'elle a subi.
J'étais troublée ... Qui avait raison ? Qui avait tort ? Comment ce Kassim que me décrivait Charlotte pouvait-il être ce monstre de cruauté à l'opposé du pauvre type tout juste bon à m'escroquer ses informations ?
Certes la première entrevue avec Kassim et sa théorie de la Reine du Bal m'a choquée mais je mis ça sur le compte d'un ergoteur brûlant ses dernières cartouches. Et puis, je n'ai pas vraiment l'impression que ce grand Noir au physique avantageux ait besoin de violence pour s'amuser avec les femmes ... S'il arrivait à les coucher, elle ne pouvaient pas ne pas être d'accord.
Comment aurait-il pu ?
Et puis, un proxénète habiterait-il un HLM ? Il serait planqué à Maisons-Laffite, oui !
Ce fut la dernière fois que je rendis visite à cette menteuse plaintive. Si elle veut se camer, comme m'a dit Kassim, je ne peux rien contre sa volonté.
Le personnel était sinistre mais je me devais de faire quelque chose pour mon amie d'enfance.
Ce ne fut pas aisé de la retrouver mais je finis par y arriver.
Bien sûr, je dus téléphoner plusieurs fois à ce Kassim, cette merde avec laquelle Charlie a pu fricoter. Bien sûr, cette merde m'a menée en bateau tout le long : il refusa de me livrer l'information par téléphone, il me força à venir la chercher chez lui. J'ai dû subir son long monologue sur ce qu'il a fait pour Charlie, sur l'incorrection de ce que j'ai pu entendre par ailleurs.
Il ne m'a pas dupé une seule fois : je suis forcée de subir sa propagande mais pas de la croire. Mon but étant de retrouver Charlotte et y arriver nécessite quelques sacrifices qui ne me coûtait que l'amertume que je ressentais chaque fois que j'allais le voir et le sourire de façade qui me crispait le visage.
Il me fallut bien deux mois avant qu'il ne me dise où Charlotte était détenue. Deux mois à subir sa litanie plaintive et horripilante.
Ça un caïd ? Une lavette oui !
Comment Charlie a-t-elle pu céder à ce machin, ce truc tout juste bon à se plaindre, cette chose faiblarde dont le physique de géant faisait plus penser à un nounours fatigué et has-been qu'à un chef de gang impitoyable ?
En plus, ce minable osa me demander de lui donner des nouvelles de sa Charlotte. Il faisait plus penser à un loser amoureux qu'à un proxénète.
Putain, qu'elle est conne !!!
Méritait-elle réellement tous les efforts que je fais pour elle ? Après tout, elle avait toutes les cartes en mains pour s'en sortir à tous les niveaux.
Bon, d'accord : lorsque je la vis apparaître devant moi dans son pyjama, ma rancoeur tomba aussitôt.
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Quel choc ! Amaigrie, le teint crayeux et le visage cerné comme si c'était un cadavre ambulant, elle n'avait plus rien de cette fille douce et adorable que j'ai connue au sortir de l'adolescence. Elle inspirait la pitié et la peur. Ce corps dégingandé a visiblement été essoré par les abus en tous genre : ceux qu'elle a initiés et ceux qu'on lui a fait subir. Comment ce petit bout de femme détruit a-t-il pu survivre à tant de déchaînement de violence aussi longtemps ?
Sa démarche était sans assurance et une infirmière dût l'aider à s'asseoir sur une chaise roulante en face de moi.
Comment as-tu pu sombrer Charlotte ?
Elle ne réussit pas à articuler un mot et deux heures après, je dus repartir bredouille ...
Il fallut bien la visite suivante avant qu'elle ne puisse articuler un mot ...
Après quelques jours et plusieurs visites, je finis par reconstituer tout ce qu'elle a subi.
J'étais troublée ... Qui avait raison ? Qui avait tort ? Comment ce Kassim que me décrivait Charlotte pouvait-il être ce monstre de cruauté à l'opposé du pauvre type tout juste bon à m'escroquer ses informations ?
Certes la première entrevue avec Kassim et sa théorie de la Reine du Bal m'a choquée mais je mis ça sur le compte d'un ergoteur brûlant ses dernières cartouches. Et puis, je n'ai pas vraiment l'impression que ce grand Noir au physique avantageux ait besoin de violence pour s'amuser avec les femmes ... S'il arrivait à les coucher, elle ne pouvaient pas ne pas être d'accord.
Comment aurait-il pu ?
Et puis, un proxénète habiterait-il un HLM ? Il serait planqué à Maisons-Laffite, oui !
Ce fut la dernière fois que je rendis visite à cette menteuse plaintive. Si elle veut se camer, comme m'a dit Kassim, je ne peux rien contre sa volonté.
Par Flower
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Publié dans : Emilie - Sur les traces de Charlie
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