Les histoires érotiques d'une Fleur

De la suite, je ne me souvenais plus ... Je m'étais écroulée d'épuisement, ça c'est certain mais le reste ... Je m'étais juste rendue compte, une fois réveillée que j'étais seule dans une cave humide d'où suintait en continu des écoulements d'eau, toujours nue comme un ver.

Mon corps était strié des stigmates de ma nuit infernale : des ecchymoses, des plaques de rougeur
tapissaient ma peau de blanche qui marquait facilement. J'avais mal partout et surtout aux orifices ; j'avais la bouche pâteuse.

J'avais envie de vomir : une gueule de bois, la puanteur ambiante, mon dégoût pour mon propre corps.

Un rapide coup d'oeil autour de moi révéla que des détritus et des brocantes m'entouraient. Moi-même étais allongée sur une table brinquebanlante qui menaçait de s'écrouler au moindre mouvement. On m'avait jetée comme une ordure ici une fois qu'on avait fini de se servir de moi et quelque part, je ne me sentais pas en droit de leur reprocher ... Je finis par apercevoir ce qui avait dû être mes vêtements : ils étaient roulés en boule dans une flaque d'eau croupie, trempés, boueux malodorants. Je me vétis tant bien que mal et, dans une parfaite scène de surréalisme, je sortis du sous-sol où on m'avait jeté dans une court où passants et enfants me regardaient ébahis devant ma tenue de soirée en lambeaux.

Je pus néanmoins rentrer chez moi où je pris un bain en me lamentant sur mon sort, durant des heures. J'avalais à nouveau des cachets que Kassim avait royalement laissé dans mon sac à main : il me tenait et j'étais à lui ... La rebellion ne me faisait plus réagir ...

Au contraire ... Un sourd sentiment malsain me poussait à vivre à fond cette déchéance. Je savais d'ores et déjà que dès que je serais remise sur pied, je répondrais favorablement à l'invitation de Kassim à une prochaine sauterie.

Je savais que c'est une invitation de ce genre qui faisait tinter la boîte de réception de SMS de mon portable à intervalles réguliers, rythmant inexorablement le lourd silence qui pesait sur mon minuscule appartement ...

Je n'étais plus seulement accro aux substances, j'étais également accro au dégoût ...

J'ai beau me lamenter sur mon sort et j'ai beau savoir qu'il existe des moyens de s'en sortir de redevenir tant bien que mal cette petite bourgeoise de province telle que l'on m'a conçue, mais j'en avais de moins en moins envie.

Certes, il faudra encore quelque temps pour que les tiraillements contradictoires qui hantaient mon esprit s'éteignent mais la victoire du mal était inéluctable. Et cette pensée qui clora cet épisode ne domine pas encore mon être mais dans quelque semaines, quelques mois, elle le fera ...

"Je suis à toi, mon terrible monstre. Je reviendrai chez toi pour que tu me jettes à nouveau en pâture à tes voraces appétits sexuels ainsi que ceux de tes congénères"
Lun 9 oct 2006 3 commentaires
Accro au dégout...Tu deviens trash ! Mais en te suivant pas à pas je commence à te deviner...On a tous en nous un peu de Tenessee...
ergad - le 09/10/2006 à 11h19
:) bonjour ergad. oui oui, tu commences à me deviner. fais-m'en part et je te dirai si tu te fourvoies ou pas ...
Flower

Ce qui retient mon attention aujourd'hui c'est l'apparente fatalité des situations...Tu écris des humiliations, dégradations comme l'inéluctable ...et pourtant...tu es seule à décider de t'y engager...


Au fond n'est- ce pas un moyen d'exorciser des pulsions ?


Des rapports de domination qui s'inversent ?  

ergad - le 09/10/2006 à 11h56
exorciser ? oui sans doute ... en même temps, exorcisation n'entend-elle pas une situation dans laquelle on n'entend pas s'engager ? à certains égards, certaines scènes n'ont pas été que fantasmagoriques à une certaine époque.

quand à savoir si les rapports de dominations s'inversent, il faut attendre la suite pour le savoir.
Flower
ca te dit qu'on echa,ge des mails cochons?
jerome - le 09/10/2006 à 19h01
en voilà une proposition originale ! cela tombe-t-il sous le sens à la lecture de mon blog ?
Flower