Les histoires érotiques d'une Fleur

Cinq jours !

Cinq jours à vivre dans la rue, fouillant les poubelles, dans le froid, dans la crasse, sans dormir.

Cinq jours qui en paraissaient autant d'années. Le désespoir me guette. Et puis cette peur panique de m'adresser à qui que ce soit dans la rue : avoir failli me faire tuer et m'être fait violer rend cette tâche insurmontable.

Ces quelques mois à être rejetée par ma famille et mes proches ont fait de moi une démunie sans personne vers qui m'adresser. J'avais juste cet espoir quand ma copine d'enfance Émilie est venue me voir mais elle-même semblait avoir disparu puisqu'elle n'est jamais revenue me revoir. Son attitude était étrange entre compassion et culpabilité. Je n'ai pas su pourquoi.

Et maintenant ?

Dans cette douche publique malodorante, je réfléchissais ...

J'avais bien fait la manche mais sans succès et de toutes façons, il n'a pas fallu longtemps pour qu'un autre clochard me dise de déguerpir, tout en me gratifiant d'un généreux coup de poing. Ce que je me suis empressée de faire.

J'avais bien tenté de décrocher un job mais mon odeur de crasse eut tôt fait de me faire rejeter dès la première phrase.

J'avais pris la résolution de m'en sortir mais je ne savais plus faire qu'une chose : vendre ce dont la nature m'a dotée. Mais là encore, quelques tours par les endroits préposés à la prostitution ont tôt fait de me faire virer par d'autres putes. Et puis de toutes façons, il était hors de question de retourner dans les endroits que j'écumais naguère ...

Tandis que l'eau s'écoulait sur mon corps, je réfléchissais toujours ...

Il ne restait plus que deux personnes qui pourraient éventuellement m'aider. Deux personnes que je ne tenais tellement pas à revoir ...

Je m'essuyais le corps avec mes vêtements, grelottante de froid.

A l'issue, il fallait bien me résoudre à adopter la solution. Adieu belles résolutions : le salut n'est point pour les perdantes dans ce monde. J'étais maintenant marquée comme au fer rouge : je suis une pute et je ne serais plus jamais rien d'autre.

J'essuyais mes larmes de résignation et prit le RER ...

Quelques heures plus tard, c'est tapie dans un recoin que je guettais la silhouette longiligne qui finit par passer devant moi.

- Salut Abdou ...
Lun 7 jui 2008 2 commentaires

tres realiste, j'aime beaucoup ...  bisous coquins 

miss123 - le 07/07/2008 à 20h19
Merci miss123. Au plaisir et pour votre plaisir !

Bisous coquins itou
Flower
Ces histoires de vie... quand on a du talent littéraire, on les vit et les revit. Bravo!
M et A - le 09/07/2008 à 08h52
Encore merci !

Dois-je comprendre que vous arrivez à vous incarner dans les différents personnages et à vivre leurs émotions ? Dans ce cas, mon blog aura réussi sa mission. :)
Flower