Les histoires érotiques d'une Fleur

Je ne pensais plus, ne réfléchissais plus. Je pris notre grosse berline et sans vraiment savoir où aller, seulement mûe par un réflexe, c'est l'autoroute que je pris. La route était dangereuse, glissante, obscure par cette nuit d'hiver mais elle me conduisait aussi sûrement à travers tous les embranchements vers un certain portail dans l'Oise. Je sonnais ! Personne ne répondit et la maison au loin restait obscure et déserte. Là, la raison aurait dû me pousser à rebrousser chemin mais non : j'éteignis le moteur et garais ma voiture sur les abords. Des heures durant j'attendis dans le noir, emmitouflée dans mon manteau, luttant contre le froid ... Je m'engourdissais puis m'endormis ...

Je fus réveillée par quelqu'un qui frappait doucement à ma vitre. Je poussais un cri effrayée mais aucune attitude menaçante ne transparut dans les yeux du vigile que je reconnus pour être l'un de ceux qui suivaient François, la première fois que je l'ai rencontré : il se contenta de m'indiquer le portail. La maison était cette fois-ci éclairée faiblement ... Etais-je au bon endroit ? "Oui, bien sûr, m'indiqua mon subconscient, il ne pouvait y avoir de doute !". J'engageais ma BMW dans l'allée, crissant sur les gravillers. François m'attendait sur le perron, dans un costume noir et une chemise blanche impeccables. Il ne sembla pas plus étonné de me voir après un mois.

- Ca fait longtemps que tu attends ? Je viens juste d'arriver ...

Mais il sembla regretter aussitôt ces excès d'explications. Sa phrase s'éteignit en cours de route et il tourna les talons en m'invitant tacitement à le suivre.
Mer 11 oct 2006 Aucun commentaire