Les histoires érotiques d'une Fleur

Il était là, souriant, en tenue de soirée ... Oui, son visage était souriant mais son regard, et cela me hantera toute ma vie, étaient froid et perçant. Il me regardait comme on regarde de la viande, sans triomphalisme aucun : je n'existais pas pour lui ; je n'avais même pas l'impression d'être un trophée ; ma détresse ne représentait rien d'autre qu'un moyen de pression pour lui.

Il me prit par la taille et me fit la bise chastement :

- Tu es en retard ...

Il se reprit aussitôt :

- Ce n'est pas grave ... Viens que je te présente, dit-il en me retirant mon manteau.

La main sur l'épaule, nous passâmes la tête à l'embrasure de la porte du salon. Il annonça :

- Notre dernière invitée est arrivée. Dites-bonjour à Charlotte les amis.

Mon coeur chavira : non pas seulement à cause de l'atmosphère étouffante, ni de l'odeur aigre de la sueur et de l'alcool qui embaumait la pièce, ni encore de la musique abrutissante à force d'être assourdissante mais surtout à cause du spectacle qui m'était offert dans cette pénombre ... Deux filles nues étaient allongées lascivement au milieu du salon dont on a débarassé les meubles et elles étaient entourées d'une vingtaines d'hommes assis à même le sol qui sous une apparence de chics cadres supérieurs renvoyaient l'image d'une meute de hyènes en rut, bavant et affamés : ils étaient là pour les gibiers ... Et visiblement, j'étais l'un de ceux-là.

Quelques salutations se détachèrent du brouhaha ambiant mais un cri enragé fusa :

- Emmène-la ... Ss .. Salope ... Sale putain ...
Mar 3 oct 2006 Aucun commentaire