Les histoires érotiques d'une Fleur

Je venais de sortir de la dernière promo de l'IUFM et avais déménagé en compagnie de mon copain, Nicolas pour ma première affectation. J'étais prof de Français mais affectée dans un lycée de la banlieue parisienne, une ZEP (Zone d'Education Prioritaire). D'aucun qualifieraient de difficile de débuter ainsi une carrière de prof dans l'Education Nationale. Pensez donc : moi, jeune fille d'à peine 26 ans, débarquant de ma province du Nord natale affrontant la banlieue nord de Paris comme jeune prof ? Difficile en effet, mais très courant en vérité aussi nous avions été préparés à cette éventualité en dernière année d'IUFM. Non, non : ma rentrée était réellement difficile venant du fait que, coup de théatre, Nicolas m'annonça, la veille de la rentrée, qu'il me quittait après presque huit ans de vie commune. Il partait s'installer avec ma meilleure amie, Mélissa. Je n'avais jamais cru deux êtres si proches capables d'une telle trahison : j'étais KO, incapable de sortir du gouffre dans lequel on m'avait fourré la tête la première. Lorsque Nicolas, son sac de sport contenant ses affaires à l'épaule, partit, je me suis surprise, en pleurs, à genoux, à le supplier de rester. Il demeura inflexible. J'étais trop amoureuse et ça se voyait ... La vie n'avait plus aucun sens. Je me suis aperçue avec horreur que pour la première fois de ma vie, j'allais me retrouver seule et le vide était vertigineux.

Le lendemain, j'affrontais une rentrée particulièrement dure. Aucun signe de faiblesse ne doit transparaître aux yeux de ces élèves, pour la plupart incompétents et à moitié délinquants, sous peine de perdre de façon irrémédiable l'autorité que nous, profs, nous devons d'avoir. Pour moi, minée par ma rupture avec Nicolas, c'était perdu. On ne sait comment, mes élèves l'ont détecté : ils ont commencé fort leur travail de sape ... Lancer de portables, de sacs, d'objets en tous genres entre eux : c'était la pagaille totale. A bout, je suis sortie quelques instants de la salle de classe au bout d'une demi-heure pour aller m'isoler et pleurer dans la salle des profs. Pourquoi toutes les catastrophes de la Terre semblaient s'abattre sur moi ?

Les semaines s'écoulaient et rien ne s'arrangeait pour moi. Je n'avais plus aucune autorité sur quiconque. L'effet devenait même plus pervers que ça. Ces chahuts étaient immanquablement orchestrés par l'un de mes élèves (hélas le plus doué), Abdou, un Noir de 16 ans, taillé comme un athlète grec. C'est lui qui faisait la pluie et le beau temps. Aucun recours n'était à envisager contre lui : il était le plus doué de la classe, ce qui fasait rechigner le proviseur ou le principal à sévir contre lui. Ses notes avoisinnaient le 16/20 quelque soit la matière. Il était conscient de son impunité alors il jouait de son pouvoir sur ses camarades. Les garçons l'adulaient et les filles n'hésitaient pas à se frotter contre lui. Je ne tardais pas à éprouver une profonde antipathie vis-à-vis de cet Noir qui sapait mon autorité. Ces démonstrations de pouvoir ne passaient pas forcément par du chahut. Parfois, quand il jugeait ses camarades suffisamment excités, d'un geste, il les faisait tenir tranquile. C'était encore plus énervant pour moi car, moi, je n'avais aucun de ses pouvoirs. Au contraire, il suffisait que je réclame du calme pour que ça soit un facteur déclencheur de bordel. Dans ces cas, c'était Abdou qui gueulait un bon coup pour terroriser ses camarades et les faisait calmer ...
Jeu 21 sep 2006 Aucun commentaire