Les histoires érotiques d'une Fleur

L'année dernière donc, j'en étais là. Puis il y eut cette soirée là.

Dans un bar, j'étais en train de discuter avec mon amie d'enfance, ancienne amante, éternelle maîtresse occasionnelle de mon mari mais que j'adore par dessus tout. A elle, je lui confie tous mes rires et mes pleurs, mes états d'âme. Nous étions une fois de plus lancées dans une discussion sans fin sur notre vie. Je lui affirmais avec force que notre ancienne vie ne me manquait pas et elle de son côté, m'affirmait le contraire avec mes perpétuelles plaintes sur l'éloignement de mon mari. Elle m'enjoignait à l'accompagner dans un clup échangiste plus tard dans la soirée. Emilie me proposait souvent des plans comme ça. Comme d'habitude, je déclinais son invitation avec un sourire entendu. Elle me gronda d'opposer ainsi à un mari ouvertement volage une fidélité sans faille. Elle était partie dans ses grandes envolées sans faire attention à moi. Moi, je m'étais brusquement arrêtée. Mon attention venait d'être captée par l'entrée d'une personne dans le bar.



C'était un grand black massif d'une quarantaine d'années à la tenue clinquante suivi par une clique de sbires. Le groupe aimait visiblement se faire remarquer. Leur chef déambulait dans le bar, en monarque avéré, bousculant plus ou moins ceux qui se trouvaient sur son passage. Il avait une mine hautaine et méprisante envers tout le monde. Il me regarda brièvement. Cela suffit : lorsque nos yeux se croisèrent, j'étais captivée par son regard perçant qui semblait me fouiller l'âme. Jamais, même avec mon mari, quelqu'un ne m'a fasciné autant instantannément. Je me détournais rapidement pour ne pas rester démunie et avalais mon verre. J'essayais de me reconcentrer sur ce que me disait Emilie mais ses paroles me semblèrent subitement sans queue ni tête. Elle ne s'aperçut cependant de rien. Plusieurs fois, mon regard glissa sur le groupe, et particulièrement son chef, installé au fond de la salle. N'y tenant plus, quelques minutes après, j'allais aux toilettes : un prétexte pour pouvoir passer à côté du groupe. Aucun des convives ne remarqua mon passage. Mais tout le long, je fixais sans pouvoir m'interrompre ce grand black taciturne au milieu de sa cour. Puis en revenant des toilettes, remaquillée, je fus aussi transparente pour lui. Je rejoignis Emilie qui se rendit compte subitement qu'elle était en retard à son rendez-vous. Elle tenta pour la dernière fois de me convaincre de l'accompagner mais je déclinais encore une fois son invitation.

- Bon ben Flo, tu vas rentrer alors ?
- Euhh oui ... Mais pas tout de suite, j'ai envie de m'avaler un dernier verre avant d'aller retrouver mon chat.
- Alors je te laisse ma chérie, dit-elle en m'embrassant.
Mar 19 sep 2006 Aucun commentaire