Les histoires érotiques d'une Fleur

- Qu'est-ce que tu as petite Fleur ?
- RIEN ! Et ne m'appelle pas comme ça !

J'étais d'humeur massacrante depuis notre halte, censée pourtant me détendre. Une enfant capricieuse à qui on aurait oublié son cadeau de noël. Bon, ce cadeau attendu c'était plus qu'une simple console de jeu mais ça, je ne pouvais toujours pas l'avouer. N'empêche que ça me mettais en fureur. J'explosais :

- Arrête de me traiter comme une petite fille. Tu ne vaux pas mieux que les autres !
- Bon, bon ... Excuse-moi ... Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?

Je me tournais vers lui éberluée de ce que je venais d'entendre ... De ce que j'ai cru entendre plutôt ... Je faillis lui rétorquer quelque chose de vraiment cochon mais je me retins in extremis en me rendant compte que la phrase était bien plus innocente que ce que mon esprit tordu aurait aimé réellement entendre. Je ravalais ma salive qui avait inondé d'un flux soudain ma bouche sèche que seule quelque chose de particulier aurait désaltérée.

- Euhhh je ... Rien ! Laisse-moi tranquille ! MERDE !!!
- Ah là là, tu n'es pas obligée de dire des gros mots tu sais ?
- MERDE ! MERDE ! MERDE ! MERDE !

Je boudais franchement maintenant.


Il n'y était pour rien bien sûr, mais moi je ne voulais pas d'un simple adulte attentionné. Et ça il ne voulait pas le comprendre. Il ne comprenait surtout pas comment la petite adolescente qui chahutait en riant aux éclats avec un jeune garçon de son âge quelques heures plutôt en était devenue aussi renfrognée. Amour de vacances frustré ?

S'il savait que j'aurais volontiers étranglé ce petit con rien que pour lui prouver tout mon amour pour lui.

Une adolescente bafouée est un danger public, je ne l'ai appris que bien des années plus tard. Pour l'instant, je n'étais qu'une adolescente bafouée, décidée à en découdre à force d'être déstabilisée par son désordre intérieur. La nuit, bercée par ses ronflements assourdissants, j'étais reine des lieux et il allait l'apprendre à ses dépens. Je m'en fis la promesse. La nuit m'appartient !

J'allais le reprendre à toutes ces salopes insolentes de beauté dans lesquelles il se vidait le corps.

J'allais leur transpercer la poitrine lourde et laiteuse que je n'avais pas encore et que j'enviais à coups de canifs rageurs ...

J'allais les égorger pour voir la vie s'échapper d'entre leurs lèvres pulpeuses peinturlurées de rouge, tellement magnifiques que j'avais envie de les mordre pour les faire miennes ...

Vie que je respirerais encore et encore pour devenir elles et qu'à leur place, ce soit dans moi qu'il se viderait ...

Ainsi s'entrechoquaient mas fantasmes morbides dans ma petite tête petit à petit prise par une violente migraine.

Une fraction de seconde, je me repris mais il y avait ce nouveau tube de Madonna qui tournait en boucle sur les ondes espagnoles ... Je m'y reconnaissais tellement dans ses paroles crues que j'y replongeais incessamment.

You punished me for telling you my fantasies
I'm breakin' all the rules I didn't make
Express yourself, don't repress yourself
You took my words and made a trap for silly fools
You held me down and tried to make me break
Express yourself, dont repress yourself

Did I say something true ?
Oops, I didn't know I couldnt talk about sex
I musta been crazy
Did I have a point of view?
Oops, I didn't know I couldnt talk about you
What was I thinking


Je m'endormis d'une sieste qui réussit plus ou moins à me calmer.

Et la nuit suivante, j'étais encore là, les papilles en éveil témoin une fois de plus des gémissements sourds de mon homme, sentant comme si j'y étais une fois de plus cette injuste éjaculation dans le corps de cette magnifique pute espagnole à la senteur aussi crasseuse que lui.

Je voudrais sentir la crasse comme elle ! Je sentais le talc frais, j'en étais sure ! Comment être crédible dans ces conditions-là ?

Mes larmes de frustration coulaient abondamment et je sanglotais en silence ...

J'attendais juste qu'elle parte au loin maintenant ...

Qu'elle me le laisse ...

Qu'il s'endorme ...

Et je sauterais la barrière du siège avant pour atteindre l'Eden qu'était sa couchette arrière ...
Lun 15 déc 2008 1 commentaire
Un texte très touchant, malgré quelques propos un peu osés. Une jeune adolescente amoureuse d'un homme plus âgé... Ca arrive malheureusement de plus en plus. Je dis malheureusement car çà finit mal en général.
Aurélie - le 05/01/2009 à 19h11
C'est arrivé de tout temps ... Rappelez-vous Marguerite Duras et ses romans autobiographiques dont le désir frisaient la violence. Il y en a qui s'en sont sorties comme moi (enfin, si on veut)
Flower