Les histoires érotiques d'une Fleur

La femme, grimpa dans le camion et s'installa directement à l'arrière, dans la couchette dans laquelle, le routier la rejoignit. Ils n'avaient aucun mot, aucun regard pour moi, toujours figée dans ma position foetale sur le siège passager. Elle devait tourner autour de la trentaine passée, bien passée, un peu plus fatiguée par la vie qu'une autre du même âge.

Elle était habillée de cuir, avec une mini-jupe et un corset des plus vulgaires et des plus banaux. Ses seins immenses peinaient à être contenus par le cuir noir du corset. Ses bas-résille ne cachaient pas une absence de culotte et des poils hirsutes qui dépassaient. Elle était outrageusement maquillée.

Surprise en train de détailler la femme, je tournais rapidement la tête de honte puis me mis à fixer devant moi, à travers le pare-brise. Je ne savais pas réellement si c'était la honte ou autre chose qui provoqua ma sudation brutale à ce moment là. Ou alors ...

Je ne voyais plus rien mais chaque son qui surgissait de derrière mon dos semblait s'harmoniser comme pour s'orchestrer en un magistral opéra qui sonnait à mes oreilles, me prenait au cerveau ...

Le craquement d'une fermeture éclair qui s'ouvrait ...

Le glissement du cuir sur la peau, la mettant à nu ...

L'enroulement soyeux du bas résille sur une cuisse, puis l'autre ...

Un bruit plus brut d'un jean qui baisse ...

Un frottement mouillé, un gémissement ...

L'atmosphère s'électrisa brutalement, la température moite ...

L'odeur des corps qui bougeaient, un brusque reflux d'odeur de sueur ...

Une langue qui s'enroulait autour d'une autre avec son bruit caractéristique de chair mouillée frottant à une autre ...

Encore un brusque reflux de sueur, un grognement puis un gémissement ...

Le bruit rêche de poils d'origines différentes qui se frottaient les uns aux autres, un bruit sourd à peine perceptible de deux pubis réunis.

Mes larmes vinrent à mes yeux et ma culotte se détrempa. Mes lèvres et ma gorge s'asséchèrent. Je me tortillais puis cachais mon visage entre mes mains, mais l'orchestre insidieux jouait toujours sa partition érotique et implacable. Je sentis mes tétons me faire mal.

Un brusque reflux de sueur, puis le glissement d'un corps dans l'autre. Régulier, sourd, le bruit était entétant. Mon corps ressentait par procuration la mâle domination qui électrisa l'atmosphère. Je trouvais cette femme vulgaire et vieille d'une beauté à couper le souffle. Je trouvais le routier magnifique.

J'imaginais sans peine ce pénis trempé prendre possession de lèvres boursouflées d'excitation et tout aussi trempées. J'imaginais ces deux corps qui ne faisaient plus qu'un. J'imaginais ces seins hypertrophiés martyrisées par deux paluches calleuses, prêtes à éclater comme des baudruches. J'imaginais cette bouche vulgaire peinturlurée de rouge prise par ces deux lèvres noircies par la cigarette, piquée par cette barbe de trois jours. J'imaginais cette langue fouillant toujours plus profondément cette bouche étrangère, antre de tant d'autres langues.

Alors toutes ces photos de femmes dénudées punaisées partout dans la cabine, veillant sur l'adolescente craintive que j'étais, prenaient tout leur sens et semblaient s'inscrire harmonieusement comme décor fabuleux d'un majestueux théatre.

Puis j'entendis comme une suspension ...

Puis j'entendis un grognement comme un solo final et les ahanements sanglotant accompagnant une éjaculation.

Puis la tempête s'apaisa ... de longues minutes ...

Puis l'orchestre rejoua, encore une fois ...

Ce ne fut qu'une heure après que l'apaisement fut définitif et que la femme rémunérée s'extirpa de la cabine toujours sans un regard pour moi. Alors j'entendis bientôt le ronflement effrayant et continu du routier qui me berça le corps fiévreux pour m'emmener vers un sommeil peuplé de rêves encore plus torrides que mon imagination, quelques minutes plus tôt.
Jeu 4 déc 2008 1 commentaire
pauvre petite! mais que lui réserves-tu donc?
Francesca - le 06/12/2008 à 09h43
Que lui réserve-je ??? Ohhh mais je ne lui réserve que mes souvenirs de petite perverse mal dans sa peau.
Flower