Les histoires érotiques d'une Fleur

Je sursautais, il me fit peur instantanément mais pas complètement, étrangement ... Malgré le temps humide, il sentait la sueur, il était mal rasé et avait l'air parfaitement immonde. Mais je lui trouvais un côté fascinant, magnétique : il dégageait un charisme propice à impressionner l'adolescente que j'étais. Quelque chose me picota on ne sait où dans le corps ...

Avant que je n'aie eu le temps d'en placer une, il m'apostropha :

- Viens te réchauffer à l'intérieur autour d'un café ...

Il me montra du menton le relais routier illuminant l'aire toute entière ...

J'hésitais ...

Mais j'avais trop froid ...

Puis de toutes façons, sans attendre ma réponse, il me releva d'autorité en m'emprisonnant le bras dans son immense paluche. Je ne pouvais qu'obtempérer. Il m'enveloppa de son immense manteau mais même cela n'arrivait pas à m'arrêter de grelotter. Je ne repris mes esprits qu'une fois accoudée à une table haute, à l'abri dans la bâtisse. Je bus mon café par petites gorgées brûlantes, essayant d'esquiver les questions qu'il me posait invariablement ...

- Qu'est-ce que tu fais par ici ?

Au bout de la quatrième fois, je finis par répondre en fuyant son regard ...

- Je vais dans le sud rejoindre des copains ...

Si c'était un mensonge, au moins, c'est celui qui avait la consonance la plus plausible.

- Toute seule ?
- ...
- Toute seule ?
- ...
- Toute seule ?
- Oui, je vais rejoindre des copains qui sont partis un peu plus tôt. Je dois les rejoindre.

Je me sentais chavirer ... J'avais tellement peu l'habitude de mentir.

- Et tu as quel âge ?
- 18 ans, mentis-je à nouveau

Il secoua la tête lentement pour me montrer qu'il était loin d'être dupe. Mais il ne me contredit pas de peur de m'effaroucher.

- Et c'est où que tu vas dans le sud ?
- Euhh ... je ... C ... Cannes ...
- C'est ça ... Cannes ... Ben voyons ... Et tu comptes y aller comment ?

Je me rendis compte que pour échapper à ce questionnaire insistant, il fallait que je me mette moi-même à lui poser des questions.

- Je me débrouille ... Et toi, tu fais quoi ?

Il parut furtivement décontenancé ...

- Je suis routier ...
- Whoaaa c'est cool. Et tu vas où ?
- En Espagne.

Je le détaillais enfin du regard : il devait avoir la quarantaine avec des cheveux grisonnants ... Son odeur de sueur empestait l'atmosphère toute entière.

- Tu me prendrais en stop ?
- Je croyais que tu allais à Cannes. Ce n'est pas du tout ma direction ...
- Oui ... Je ...

Prise en défaut, je perdis mes moyens et bredouillais ...
Mar 2 déc 2008 Aucun commentaire