Les histoires érotiques d'une Fleur

Il se retourna surpris ! C'est le moins qu'on puisse dire ...

Je vis dans ses yeux encore juvéniles le mélange détonnant de la surprise, de l'incrédulité, voire de la crainte, comme s'il avait vu un fantôme.

Il balbutia sans pouvoir se reprendre :

- Ma ... Ma ... Mademoi ... Mademoiselle Gau ... Gauthier ?

Il était proche de la panique, prêt à détaler, lui, le caïd du lycée ! Je ne pensais pas susciter autant de crainte avec mon mètre soixante et le sac d'os que je suis devenue. Incapable de tenir debout, il s'assit par terre. Pour ne pas le faire fuir, je m'efforçais de prendre un ton enjoué, rassurant ...

- Oui c'est moi Abdou ... Ca va aller ?
- Ca ... ça va ...
- Je suis contente de te voir.
- Qu ... Qu'est-ce que ... vous faites ... ici ?
- Te voir ...

Abdou se prit la tête dans les mains : il était redevenu instantanément ce gamin quelque peu turbulent que j'ai eu comme élève. Je le pris dans mes bras. Il se dégagea brusquement comme si une pestiférée l'avait touché. Pourtant personne ne pouvait nous voir dans ces fourrés.

Un pesant silence que je n'osais pas rompre s'installa. Je vis Abdou se reprendre et l'assurance lui revint. Je cessais à nouveau d'être sa prof ...

- Qu'est ce que tu fous ici, sale pute ?
- Je ... Je ... Ne m'agresse pas Abdou s'il te plaît ... Je suis venue te voir ...
- Ne me raconte pas de conneries, Dame Charlotte !

Entendre à nouveau mon pseudo quand je tapinais fut des plus douloureux. Mes yeux devinrent larmoyants en sentant le coup de poignard de mon ancien élève. Devant mon désarroi, il s'adoucit imperceptiblement.

- Dis-moi la vérité ! Qu'est-ce que tu viens faire par ici, Charlie ?
- Je ... Je suis venue demander de l'aide. Je suis à la rue depuis que ...
- Depuis que quoi ?
- De ... Depuis que je suis sortie.
- Tu veux un shoot ?
- Nooon ... Je suis ... clean maintenant, Abdou.

Il parut circonspect. Néanmoins ...

- Alors tu veux quoi ?
- De ... De l'aide ... Je suis à la rue ...
- Vas-y ! Tu crois que je suis le secours populaire ou quoi ?
- Non ... à trouver du boulot.
- Du boulot ?!!! T'es tarée toi ! Va à l'ANPE !

Je ne répondis pas ... Ma supplique se voyait dans mes yeux, sans qu'il n'est besoin de s'expliquer. Malgré le froid, j'avais pris soin de retirer mon haut de survet' et de me présenter devant lui avec juste un haut. Ici, comme je l'ai appris, une femme n'est pas un être humain doué de capacité de réflexion : c'est juste un jouet sexuel. Aussi, il fallait jouer avec les seuls atouts que la nature m'ait fourni pour l'amadouer. Je baissais la tête, prenant soin à ce que mon haut trop grand bâille sur mes petits seins.

Abdou me jeta, rageur, mon haut de survet' qu'il ramassa par terre.

- Vas-y ! Rhabille-toi ! Tu me dégoûtes trop !

Je remis mon seul rempart contre le froid.
Mar 15 jui 2008 Aucun commentaire