Les histoires érotiques d'une Fleur

- En résumé, suis-je malade Docteur ?
- Non, "malade" est un terme que je récuse ... Vous êtes atteinte d'une névrose que vous vivez de plus en plus mal.
- Ah ... Et ?
- Oui. Cette névrose se traduit par une sorte de nymphomanie perverse.
- PERVERSE ???
- En quelque sorte, oui.
- Aimer le plaisir sexuel est donc une nymphomanie ... perverse ...
- Ne soyez pas aussi radicale ... Ce que je voulais dire c'est que la recherche du plaisir sexuel vous fait perdre tous vos repères.
- Euh ?
- Quelque chose dans votre parcours vous a rendue ainsi. C'est ce que nous allons nous attacher à découvrir au cours de ces séances.
- ...
- Si je peux avancer un diagnostic préliminaire, c'est qu'aujourd'hui, vous vivez dans un carcan que vous ne supportez plus.
- Quel carcan ?
- Celui que toute société nous impose à tous, mais que vous avez du mal à supporter à l'inverse de bon nombre de nos concitoyens.
- Je ne comprends pas trop ...
- Je m'explique ... Prenons exemple sur votre mariage : vous viviez en couple en harmonie avec un jeune homme que tout autour de vous assimilait comme la personne idéale et qu'il vous fallait ... Et sans doute que vous le pensiez également à l'époque. Mais à l'irruption de votre futur mari dans votre vie, vous n'avez pas hésité à tout jeter aux orties pour braver un tabou.
- Je ne crois pas, il se trouve que je l'aime, mon mari. Vous y avez pensé ?
- Je n'en doute pas ... Mais reconnaissez que notre société voit d'un mauvais oeil l'union d'une jeune femme de ... vingt-cinq ? Non, vous aviez vingt-trois ans à l'époque ! Je poursuis : l'union d'une jeune femme de vingt-trois ans avec un homme approchant la soixantaine ?
- Je vous répète que je l'aime.
- Certes mais était-ce le cas au début ? D'après ce que vous m'avez raconté, vous vous comportiez comme si vous vouliez réaliser une expérience inédite.
- En voulant coucher avec une personne qui a trente-cinq ans de plus que moi ? Cela n'a rien d'inédit !
- En voulant approfondir une relation avec une personne que vos amis et votre famille désapprouveraient. L'inédit n'est pas dans l'acte mais dans votre réflexion. Voyez-vous, une expérience est théoriquement limitée dans le temps mais vous, il se trouve que vous vouliez la vivre de façon permanente.
- Je n'y avais pas pensé.
- C'était comme si cette lubie du départ vous est arrivée parce que vous vous êtes lassée des voies traditionnelles de recherche du plaisir.
- Je vous trouve sévère.
- Ah ... Alors sachez que mes conclusions peuvent choquer, parfois même faire mal. Et je comprendrais que vous ne vouliez pas continuer ...
- Si Docteur. Je me sens défaillir à chaque jour qui passe et la culpabilité me ronge. Je voudrais y mettre un terme.
- Très bien Flower. Sachez que ce diagnostic n'est en aucun cas définitif : c'est une sorte de base de travail susceptible d'évoluer au cours de nos séances.
- D'accord.
- On va remonter petit à petit dans le temps au fur et à mesure. A la semaine prochaine.
- A la semaine prochaine Docteur.
Jeu 24 avr 2008 1 commentaire
J'aime bien ta photo sur ce banc de La Defense, mais là en l'occurence elle gêne la lecture de ce texte.

C'est domage.
AngeM78 - le 27/08/2008 à 07h48