Les histoires érotiques d'une Fleur

Je sais que je risquais beaucoup en venant voir ce Kassim mais l'ex de Charlotte m'a fait vraiment peur en me racontant la descente aux enfers de mon amie.

J'ignore pourquoi elle ne s'est jamais confiée à moi car avec Flower, on était pourtant inséparables depuis le lycée. Mais Charlotte avait coupé les ponts. J'avais cru que les vies quelque peu borderline que nous menions Flo et moi l'avaient un peu dégoûtée car Charlie était, à l'inverse de nous deux, très traditionnaliste sur la façon de mener une vie de couple. Elle était très fleur bleue : il n'y en avait que pour son Nicolas depuis qu'elle a flashé sur lui au lycée. Nous étions toutes persuadées qu'ils finiraient ensemble.

Maintenant, je sais pourquoi elle a coupé les ponts ...

Je n'en suis pas revenue de ce que m'a raconté Nicolas à son propos. Mais pire, j'étais ivre de colère de voir ce lâche et minable type, s'en laver les mains comme s'il n'était strictement pour rien dans le sort de mon amie. Je lui aurais bien reglé son compte plus tard mais l'urgence était de sortir Charlie de cette nasse.

Je n'étais pas rassurée dans les dédales de cette cité de la banlieue Nord mais c'est là ou jamais que je pouvais avoir une chance d'accrocher Kassim. Je frappais à la porte en ayant un pincement au coeur en pensant que quelque mois plus tôt, c'était ma chère Charlotte qui était à ma place ; et que c'est là que le gouffre dans lequel elle était tombée était ouvert. Je fus pétrifiée devant les yeux dépourvus de tout humanisme qu'affichait ce géant noir en ouvrant la porte. Je bafouillais :

- Ka ... Kassim ?
- C'est moi. Et toi c'est Emilie.

Ce n'étais pas une question, c'était une simple affirmation. De toutes façons, il savait pourquoi j'étais là.

Je m'assis sur le sofa où du menton, il m'avait invité à m'installer. Il s'assit en face de moi, tel un lion prêt à bondir. Kassim n'a été ni menaçant ni violent : il a même été plutôt conciliant en acceptant facilement de me rencontrer quand je lui ai téléphoné mais je ne sais pas ... Une sorte d'agressivité latente et extrême flottait dans l'atmosphère : c'était dû sans doute au charisme de ce Noir en face de moi ou alors c'était cette pièce proprette mais où des effluves de substances illicites ou même de sang n'arrivaient pas à être masquées. J'avais l'impression d'être dans le temple de la Mort : j'avais l'impression que c'est devant moi que Charlotte avait vécu sa dernière torture.
Ven 4 avr 2008 Aucun commentaire