Les histoires érotiques d'une Fleur

Il s'appelait Richard.

Stoïque, Richard se contenta de caresser furtivement la fragile étoffe, et me lança son regard qui était devenu aussi acéré qu'une lame de rasoir. Puis il la rangea lentement dans la poche de son veston en hochant la tête ...

Il ne se passa rien de plus ce soir là à ma grande gène : je ne savais pas quelles seraient ces intentions futures mais je savais juste que par mon geste, je venais de céder le contrôle de mon sort à une tierce personne.

J'avais le confortable avantage de vivre une relation platonique où je pouvais confiner le rôle de cet homme à celui d'un amoureux transi n'osant franchir une barrière, et en un incroyable tournemain, je venais par mon geste d'accepter de rétrograder ma situation pour me mettre éventuellement sous la coupe de ses volontés ... ou de ses fantasmes.

Plus tard, dans mon lit aux côtés de mon compagnon qui dormait du sommeil du juste, je mesurais petit à petit l'horreur de ce que je venais de faire. Je n'arrivais toujours pas à comprendre la raison de mon geste, plus tôt dans la soirée : tout ce que je savais c'est qu'il m'avait été impossible de faire autrement à ce moment là.

J'aurais voulu lui dire par la suite que je regrettais ce que j'avais fait mais je n'osais pas ! De plus, Richard eut la délicatesse (ou la perfidie ?) de ne plus évoquer le sujet.

Nos relations redevinrent comme elles étaient avec cependant quelques infimes changements : il commença à émettre quelques souhaits quand aux tenues que je devais porter quand je sortais avec lui sans jamais me forcer à obtempérer. Et moi, inconsciemment, je me mis à satisfaire ses exigences tout en m'en défendant intérieurement.

Ses souhaits n'avaient rien de honteux ou d'équivoques pour les non-initiés mais voilà : l'été aidant, mes jeans-baskets furent peu à peu remisés au placard pour faire place aux robes légères et - surtout, pour satisfaire son fantasme secret - sandales ou autres chaussures nus-pieds.

Je le voyais jubiler à chaque fois qu'il jetait un oeil à mes jambes ...

Sans vraiment m'en rendre compte, je deviens une poupée que l'on vêtit à souhait. L'idée en soi me perturbe mais ça n'arrive que quand je suis en crise de conscience ... et ça ne dure que quelques minutes.
Lun 31 mar 2008 Aucun commentaire